LETTRES DE VIVIEN LEIGH

De Vivien Leigh à Herber Leigh Holman
29 octobre 1936
      Leigh darling, quel dommage que tu ne sois pas ici! Il fait divin. Nous sommes sur une terrase qui domine la mer. L'Etna tousse et crache et nous espérons qu'il va se fâcher pour de bon. Mais on nous dit qu'il fume seulement pour passer le temps, sans jamais se décider à faire éruption sérieusement. Dommage.
      Hier, nous avons fait une promenade superbe. Nous avons loué une voiture et nous avons escaladé le volcan sous un soleil splendide. Une demi-heure plus tard, le ciel s'est brouillé. Il s'est mis à faire de plus en plus froid, le brouillard est devenu de plus en plus épais. On ne voyait plus rien, c'était affreux, et quand même nous avons trouvé assez cocasse de retrouver là ce qui nous avait fait fuir l'Angleterre. Les champs de lave sont assez monotones à la longue. Au sommet de l'Etna, il y a un petit hôtel, avec un bon vin rouge qui nous a ragaillardis. Notre imbécile de portier d'hôtel ne nous avait pas prévenus qu'on gèle de 1000 mètrès.
      Enfin, passons...
      Demain, nous irons à Syracuse prendre l'avion pour Naples, de là, nous irons à Capri jeudi et vendredi. Puis retour à Naples ou Rome... et Londres. Je serais triste de partir si je ne te savais pas tout seul et se je n'avais tant envie de te revoir. Il faudra qu'un jour nous revenions ici ensemble, dans ce beau grand soleil doré.